Chanson du pensionnat de filles

Publié le par Jean Pierre Mazille

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Souvenirs, Souvenirs

Photo by Jean-Marie Périer

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CHANSON DU PENSIONNAT DE FILLES

Les lycéennes bleues quittent les doux suaires,
L'image de leur christ en odeurs s'y éthére¹.
Baignant ton prie-Dieu tes roseraies de lin blanc
Pêchent dans leur filet mes rêves dérivants.

La sœur de Charité dans le dortoir des filles
Dort à sexe fermé, la béate roupille.
Baignant ton prie-Dieu tes roseraies de lin blanc
Gardent dans leur filet les regards de l'amant.

Héphaïstos² veut coudre à même tes arcanes³
Les plus beaux matériaux de Sir Paco Rabanne.
Baignant ton prie-Dieu tes roseraies de lin blanc
Laissent ta peau à nu, ton miroir est brûlant.

Un ange passe et pisse un plomb brûlant et scelle
Ton rire de rosace en verre de chapelle.
Baignant ton prie-Dieu tes roseraies de salants
Chlorent dans ma mémoire une odeur de vin blanc.

(Doux refrain d’un souvenir)
Dans les années soixante, il était dans ma ville
Religieux amant : pensionnat de filles
Rempli jusqu’à ras bord de corps les plus jolis,
Tous me faisaient penser à des Françoise Hardy.

1— Verbe pronominal inventé (?) pour la rime, dont on comprend facilement le sens a priori.
2— Dans la mythologie grecque, dieu du feu, de la forge, de la métallurgie et des volcans.
3— Secrets réservés aux initiés.

Oups ! après réflexion, leur tenue réglementaire n’était peut-être pas celle-là

Oups ! après réflexion, leur tenue réglementaire n’était peut-être pas celle-là

Photo by Jean-Marie Périer

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Publié dans FOLIES PURES

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