Joli message à ta beauté

Publié le par Jean Pierre Mazille

(0203/2000)

Milo Manara

Milo Manara

JOLI MESSAGE À TA BEAUTÉ

De ne plus la porter, tu le regrettas presque
Dès qu’entre tes doigts fut cette tablette d’or
Dont tu ignorais être en partie le décor,
Ta culotte d’enfant l’eût cachée romanesque.

Ou livresque plutôt tant le tissu chéri
T’avait déjà aidé de la bibliothèque
À sortir et rentrer des écrits qu’un évêque
À ton âge et plus même eût diablement proscrits.

Elle t’émerveilla toute la matinée
L’image d’une fille avec quelques couleurs
Qu’un voyeur de talent sur une ardoise en fleurs
Par sa jeune beauté avait enrubannée.

Tu trouvas le dessin au moins aussi joli
Que celui de la Belle au sortir d’une conque
Se protégeant pudique aux endroits non quelconques,
Ton tableau préféré peint par Botticelli.

De cette impression, tu en eus un peu honte
De t’être comparée à qui tous les amants
En ce temps-là rêvait, fort inconsciemment
Depuis un long moment quand tu t’en rendis compte.

L’homme nu qui t’avait au-dessus des vapeurs
Les bras levés debout ta nudité croquée
Inventa pour tes mains quelques roses piquées
Dont elles s’occupaient dans ta haute blondeur.

Comment lui en vouloir de l’exagérée taille
Que proposait alors le dessin de tes seins,
Dans quelques mois, qui sait ?  Un pénis peu succinct
Regonfla dans ta tête : « il vit juste, canailles* ! »

Vénus sortant des eaux debout dans son baquet
Repensa qu’il avait oublié quelque chose
Le lendemain matin et pour plaider sa cause
Son mont contre le verre émoustillé trinquait.

* « Canailles, je m’adressais à mes jeunes seins qui avaient réagi alors… » me souffla plus tard vers ses quinze ans Mademoiselle de Chartes pensant à raison que je n’avais pas compris sa réflexion à l’époque. NDLR

Milo Manara

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