On t'observait vraiment

Publié le par Jean Pierre Mazille

(0201/2000)

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ON T’OBSERVAIT VRAIMENT

L’eau du bain refroidie, tu te retrouvas seule
Avec la perle aimée de ton beau personnel,
Un chrême par ses mains, païen et solennel
T’oignit trois jolis lieux, ses us ainsi le veulent.

Les trois croix dessinées sur ton sexe et tes seins
Étrangement dans un étonnement te prirent
Quand on sait ton esprit que déjà on admire
Pour vite déjouer les plus secrets desseins.

Or et dès ton réveil, il trotta dans ta tête
Un si troublant regard, tu eus l’impression
Qu’il dévorait ton corps ; goûtant l’émotion
Que ça te procurait, tu bus la honte en dette.

Longtemps tu te souvins alors qu’elle t’habilla
Qu’un coutumier tissu ne couvrit plus tes fesses,
L’obligé statut de petite fille cesse
Quand plus rien bienséant* s’y pose, alléluia !

Ça faisait quelques mois sur des beautés nouvelles
Que celle s’occupant de ton corps au plus près
Et depuis ta naissance en l’agaçant exprès
Les tirait, les pointait à sa jeune pucelle.

Les tiraient les poils blonds, les pointaient les deux monts
Des bouts de doigts connus avec un doux sourire,
Demoiselle jolie, qui déjà voulait dire :
« Pour les hommes bientôt, ce seront des démons ! »

Pendant qu’une chemise entourait ta récente
Nudité de vraie femme, elle te raconta
Qu’en son village au temps de cette mue recta
D’huile aux fleurs on enduit chaque aire incandescente.

Et les rayons de lune aux trop bavards carreaux
Gravèrent les deux yeux pour l’instant anonymes
Qui s’étaient délectés de ton spectacle intime,
Tu pensas : «  depuis quand en face est le maraud ? »

*"Pendant des siècles, la bienséance s’accommoda de fesses tout à fait nues sous les jupes et réserva le pantalon, ancêtre de la culotte, aux femmes légères et aux petites filles."
Marie Simon, L’indécence des dessous
in article du nouvel Observateur HORS-SÉRIE : La pudeur, Une histoire de la nudité.

On t'observait vraiment
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